Arrivée d’un lion d’Asie mâle au Parc de Lunaret

Publié le 01/09/2020

Le Parc de Lunaret a accueilli un mâle lion d'Asie de 7 ans en provenance du zoo de Debrecen (Hongrie) dans le cadre du programme de conservation de l'EAZA.

Les lions d'Asie (Panthera leo persica) au Parc de Lunaret

Le Parc de Lunaret est membre de l’Association Européenne des Zoos et Aquariums (EAZA), et participe à son programme d’élevage (EEP) pour les lions asiatiques depuis 2014. Le parc hébergeait jusqu’à maintenant trois lionnes de 7 ans issues de ce programme de conservation ex situ.
Dans le cadre du programme, et suivant les recommandations de son coordinateur Rikke Kruse Nielsen, le Parc de Lunaret a accueilli un mâle de 7 ans en provenance du zoo de Debrecen (Hongrie).

Après avoir pris ses marques dans son nouvel environnement et l’ayant associé à un endroit calme et rassurant, le mâle a été mis en contact avec les lionnes.
La mise en contact s’étant bien déroulée, les quatre individus sont maintenant visible du public.


Étant donné son fort lien de parenté avec les femelles déjà présentes, et la trop grande représentation de leur lignée génétique, il n’y aura pas de reproduction pour éviter une descendance consanguine. Les femelles ont donc été mise sous implant contraceptif avant l’arrivée du mâle.

Le lion étant la seule espèce de félin sociale, l’arrivée d’un mâle dans un groupe de femelles, même sans reproduction, est un élément important pour la structuration des relations entre les individus du groupe et leur bien-être. Le mâle bénéficiera des mêmes standards de soins et de bien-être déjà apportés aux femelles, et pourra suivre l’entraînement médical quand il sera bien habitué à son nouveau cadre de vie et à ses congénères.


Le Parc de Lunaret joue ainsi le rôle de structure d’élevage d’individus non prioritaires pour la reproduction, en attendant les nouvelles directives du coordinateur du programme.
De plus, en accueillant un individu ne pouvant momentanément pas se reproduire, le Parc de Lunaret permet à d’autres zoos de reproduire des individus plus intéressants pour la diversité génétique et la viabilité à long terme de la population de l’EEP.

Cette mission d’élevage d’individus en attente de conditions favorables pour la reproduction est déjà menée au Parc de Lunaret dans le cadre de l’EEP des girafes : 4 mâles de 3 sous-espèces différentes sont élevés en attendant la possibilité de les transférer vers des parcs où ils pourront se reproduire.

 

Qu’est-ce qu’un EEP (EAZA Ex-situ Programme) ?


Un EEP est un programme européen de conservation et de gestion de populations d’une espèce animale menacée et élevée en captivité. Les EEP sont encadrés par l’Association Européenne des Zoos et Aquariums (EAZA) et mis en œuvre par des parcs zoologiques membres de l’association. Ils ont pour objectifs de conserver des populations génétiquement diversifiées et viables pouvant, à long terme, permettre des réintroductions en milieu naturel si les conditions le permettent.

La gestion de la population d’une espèce en EEP est réalisée par un coordinateur à l’échelle européenne. Cette personne possède le registre généalogique et génétique de tous les individus de l’espèce placée en EEP.
Elle a également accès aux données démographiques de la population gérée : naissances, transferts, décès. Le coordinateur peut ainsi donner des directives aux zoos participant à l’EEP : transferts, reproduction recommandée ou à arrêter etc.

Les animaux reçus et échangés dans le cadre d’un EEP n’appartiennent pas aux zoos et ces derniers doivent suivre les directives du coordinateur pour mener à bien le programme de conservation de l’espèce.

 

L’EEP des lions d’Asie


L’EEP des lions asiatiques a débuté en 1994 et son coordinateur actuel est Rikke Kruse Nielsen du zoo de Aalborg (Danemark).

Les objectifs de cet EEP sont de :

  • Maintenir à long terme une population ex situ qui est démographiquement et génétiquement stable, et possédant les comportements sauvages requis pour permettre, à long terme, des réintroductions respectant les préconisations de l’UICN.
     
  • Sensibiliser à la conservation d’une population menacée de lion car les individus de l’EEP sont des ambassadeurs pour leurs congénères in situ.
     
  • Informer le public sur le lion asiatique par la pédagogie et les efforts de conservation menés (informations sur la biologie de l’espèce, son comportement, les menaces dans son environnement etc.)
     
  • Encourager la recherche et le financement pour la conservation des lions asiatiques dans leur milieu naturel et apporter une expertise pour des projets in situ.
     
  • Encourager la coopération dans la recherche in situ et ex situ qui peut bénéficier aux populations sauvages et captives.


La population de lions asiatiques dans les 46 institutions participant à l’EEP est de 143 individus comprenant 49 mâles, 90 femelles et 4 jeunes non encore sexés (juin 2020, source Zims).

Les individus de l’EEP sont les descendants de 12 fondateurs. La population de l’EEP possède peu d’individus et présente de la consanguinité. L’objectif majeur est donc de reproduire des lignées génétiques peu représentées pour augmenter la diversité et la viabilité à long terme de la population des lions asiatiques de l’EEP.

 

La population sauvage de lions d’Asie


L’aire de répartition du lion d’Asie s’étendait dans le Centre, le Sud, l’Ouest et le Sud-Ouest de l’Asie. On retrouvait cette espèce en Iran, Pakistan, Irak, Syrie, Grèce et dans certaines forêts côtières d’Afrique du Nord.
Cette population s’est effondrée au fil du temps, à la limite de l’extinction (177 individus en 1968), et ne se retrouve plus que dans l’état du Gujarat, au Nord-Ouest de l’Inde.
Elle a vu ses effectifs augmenter (523 individus en 2015) avec la préservation de la forêt de Gir et la création d’un sanctuaire et d’un parc national du même nom.

Malgré l’augmentation de ses effectifs, cette population est vulnérable aux maladies et catastrophes naturelles car elle est issue d’un nombre réduit d’individus.
De plus, l’occupation du territoire par les lions va au-delà des limites du Sanctuaire et du Parc National de Gir, rendant les rencontres et les interactions avec les populations locales plus fréquentes (prédation du bétail, blessures etc.). Enfin, des craintes émergent sur le possible braconnage de cette population pour le marché de la médecine traditionnelle chinoise où l’achat d’os et de peau de lions est populaire.

Le lion d’Asie est passé du statut « En danger critique d’extinction » à en « En danger d’extinction » sur la liste rouge de l’UICN du fait de la stabilisation de la population.
La réussite de la conservation in situ de cette population de lions passe donc par la préservation de son habitat et de sa diversité génétique, et la prise en compte des besoins des populations humaines locales.

Diaporama

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